Film LE COMTE de MONTE CRISTO réflexion de Laurent LAFITTE : "J'ai trouvé très intéressante cette réflexion que soulève le film sur la vacuité de la vengeance par rapport à la justice".

Laurent LAFITTE, de la Comédie Française, incarne le personnage "Gérard de Villefort" dans le film 
LE COMTE de MONTE CRISTO réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière.
De l'entretien pour le dossier de presse, Laurent LAFITTE nous livre une réflexion sur le film  
LE COMTE de MONTE CRISTO, à savoir: 
"J'ai trouvé très intéressante cette réflexion que soulève le film sur la vacuité de la vengeance par rapport à la justice". 
 
Cette réflexion la vacuité de la vengeance par rapport à la justice". de Laurent LAFITTE concernant 
la conduite d'Edmond Dantès ( Pierre Niney) dans le film LE COMTE de MONTE CRISTO pose quelques interrogations; avant de développer un point de vue sur cette interpellation.
Qui est Gérard de Villefort ?
Gérard de Villefort est le substitut du procureur à Marseille, nommé très rapidement procureur du Roi 
à Paris, grâce aux faveurs auprès du roi dont jouissent ses beaux-parents, le marquis et la marquise de Saint-Méran.
Grâce, aussi, au rôle qu'il a joué dans les Cent-jours, en informant le Roi avant tout le monde 
du débarquement de Napoléon.
Gérard de Villefort apprend ce fait, à la lettre du Maréchal Bertrand pour Noirtier qui a été saisie sur Edmond. 
Il jette Edmond en prison en sachant que celui-ci est innocent pour protéger son père et sa propre carrière. En effet, son père, Noirtier, est un ancien conventionnel et un bonapartiste enragé, réduit à la demi-solde. C'est à lui qu'est destinée la lettre remise au défunt commandant du Pharaon par le Grand maréchal Bertrand à l' île d'Elbe, élément matériel de la dénonciation. 
Il se montre aussi injuste envers Bertuccio en refusant de pourchasser les assassins de son frère, 
car, son frère était un soldat bonapartiste. 
Enfin, il enterre vivant son fils nouveau-né qu'il croit mort, mais, sauvé par Bertuccio venu tuer Villefort pour sa vendetta. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Comte_de_Monte-Cristo

À la lecture de ci-dessus, et pour simplifier le propos, Gérard de Villefort collecte un certain nombre 
d' attributs personnifiés par le Mal. 
Cela, va bien au-delà de la vengeance ou d'un état vide de morale; celui-ci devenant un être habité 
par son animalité prédatrice, voir un état psychopathe, révélant un statut de "killer", le fond de son intériorité.
 
Revenons à la vacuité de la vengeance par rapport à la justice".
Cette phrase induite par le comportement d' Edmond Dantès à sa sortie de la prison du château d'If,  
nous emmène vers une grille de questionnement.
Dans la mise en scène du film, Edmond Dantès règle ses comptes lui-même aux trois mauvais personnages qui sont Danglas ( qui représente l'argent qui corrompt, la cupidité), Gérard de Villefort (qui représente la justice, l'orgueil, l'ambition) et Fernand de Morcef (qui représente l'armée, le déshonneur, la jalousie).

Edmond Dantès a-il le droit de se faire justice à lui-même ?
L' Abbé Faria, "le prêtre que l'on croit fou", prisonnier depuis 1811 au Château d'If, sous le règne de Louis XVIII, frère de Louis XVI, lui confie la recherche et la future possession du Trésor, caché dans une caverne de l'île de Monte Cristo, en lui disant :  
" Je sais où se trouve le trésor".
"Que feras-tu de cette fortune?" 
"Feras-tu le bien ou laisseras-tu remplir ton cœur de haine". 
Pour Edmond Dantès, fortune faite , il annonce "À partir de maintenant, c'est moi qui récompense",
"c'est moi qui punit".
Ce n'est pas de la vengeance, c'est de la justice.  
Edmond Dantès ne se préoccupe pas de la médiation d'un Tribunal ou d'un Dieu personnel.
Il ne prend que la voie d'un cœur plein de haine; une des voies que lui a proposée l' Abbé Faria.
Malgré la rédemption par la providence du don de la fortune et le salut de l' Abbé Faria.
Cette vengeance nommée justice ne restaure rien. 
Il fait fi de cette justice transcendante d'un Dieu créateur, du premier Juste, au dessus de tous les partis.
La justice immanente d' Edmond Dantès ne corrige rien. Elle ne restaure pas l'harmonie brisée.
Elle ne fait que produire un paradigme nouveau, mais qui ne renvoie pas à la situation initiale, 
dû au temps qui s'est écoulé entre les deux évènements. 
Le manque d'un Tiers ne rend pas le devoir de reconnaissance des faits, 
des préjudices subis, de la recognition et de la légitimation des autres, d'être blanchi au monde.
Il n'y aura pas de couronne de Laurier et d'Olivier à sa Gloire.
La "vengeance justice" d' Edmond est devenue injustice. 
Une injustice non libératoire.
Une fin de film qui confirme cette sentence.

Au-delà des combats épiques, "attendre et espérer" sont les derniers mots écrits de Edmond Dantès 
à Mercédès, mots qui signent la fin du film. Toute voile dehors, Edmond Dantès, "ayant peur de ne plus avoir de cauchemars", s'offre un exil de survie, pour la vie. 

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