"CHILI 1976" un film thriller psychologique et politique de Manuela Martelli.
Chili, 1976, au bord de la mer. Trois ans après le coup d’état de Pinochet.
Une des années les plus sombres et cruelles de la dictature, la répression est à la fois invisible et omniprésente. Les dissidents étaient jetés dans l’océan. La violence est hors-champ.
Le pouvoir patriarcal est mis en scène. Le zoom cinématographique utilisé est l’arme des policiers, être prêt sans être vu. La narration prend ses distances avec l’enseignement des manuels scolaires dixit la réalisatrice.
Le point de départ du scénario est un fait familial portant sur le mystère de sa grand-mère, raconté par sa nounou (la nounou est une institution dans les familles de la classe moyenne supérieure au Chili). Le jeu d’Aline Küppenheim (Carmen) nourrit la réflexion de la représentation de la dictature chilienne au cinéma et sur l’évolution du rôle des femmes dans la société chilienne.
Une paire de chaussures vernies et prêtes à être chaussées marque l’absence, image d’une nature morte. La photographie est froide ( Yarara Rodriguez) ; malgré que le cinéma soit considéré comme un média chaud. La bande-son (Maria Portugal) est anxiogène reflétant l’air du temps de l’époque oppressante.
1976, son premier long-métrage en tant que réalisatrice, a été présenté en première mondiale
à la Quinzaine des Réalisateurs en 2022 à Cannes.
Interrogée sur le fait qu’elle a commencé à travailler sur son projet il y a sept ans,
la réalisatrice explique que le film est parfaitement d’actualité dans le contexte du référendum constitutionnel chilien et de l’élection du jeune Gabriel Boric à la présidence.
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