Le Clown blanc et l’Auguste de Gérard Garouste au Centre Pompidou
Le Clown blanc et l’Auguste de Gérard Garouste au Centre Pompidou © Photo Pocquet Gérard |
Dymtique Huile sur toile Collection particulière
Deux personnages très identifiables, le Clown blanc et l' Auguste, à la fois opposés et complémentaires comme le sont le Classique et l'Indien, arborent chacun un système de signes.
Podcast de Gérard Garouste
Le
Clown blanc et l’Auguste
Je voudrais terminer sur quelque chose d’important, qui est bien dans l’esprit de cette exposition.
Là tous les tableaux sont d’une figuration stylistique, mon écriture.
Tout est un peu en anamorphose.
Dans le tableau H’avrouta (La Martre et Pinocchio), je suis en anamorphose avec mon ami Marc-Alain Ouaknin, qui pouffe de rire dans notre dialogue de fous.
Tout d’un coup, on a ce tableau, Le Clown blanc et l’Auguste.
Là, j’ai complètement reproduit les photos d’Harcourt.
Le Clown blanc c’est par définition la lumière, les paillettes, il représente la lumière.
Dans mon tableau (là ce n’est pas chez Harcourt), il tient un panneau.
Il tient une feuille de papier qui représente le théorème de Maxwell qui à la fin du 19e siècle a mis la lumière en équations.
À côté, en diptyque, il y a le tableau de l’Auguste.
L’Auguste, personnage bariolé, de toutes les couleurs, avec son nez rouge, c’est l’oncle Casso de mon enfance, vraiment c’est le contraire du Classique.
Mais c’est lui qui fait rire, le Clown blanc ne fait jamais rire.
Entre les deux, il y a un zeugma.
Je reviens à l’Auguste.
Dans son chapeau melon ridicule, on peut lire une phrase en hébreu : vayomèr élohim yehi or vayehi or.
Vous avez finalement devant ce diptyque trois catégories de personnes : des personnes qui comprennent
le langage des mathématiques et qui connaissent cette formule de Maxwell ;
d’autres qui ne parlent pas les mathématiques mais qui parlent hébreu,
et qui reconnaissent le verset traduit en français par « que la lumière soit et la lumière fut » ;
il y a ceux aussi qui ne parlent ni hébreu ni le langage des mathématiques et n’ont que le tableau sous les yeux. Ces tableaux fonctionnent aussi sans aucun commentaire.
On comprend bien qu’il s’agit d’un Clown blanc et d’un Auguste.
On termine là-dessus.
D’une manière pompeuse, on aurait pu appeler cette exposition « Les différents niveaux de lecture ».
Mais ça aurait été pompeux !
Ceci était un podcast du Centre Pompidou.
Vous pouvez retrouver tous nos podcasts sur le site internet du Centre Pompidou,
sur ses plateformes d’écoute et ses réseaux sociaux. À bientôt !
Aux côtés de 120 tableaux majeurs, souvent de très grand format, l’exposition donne également une place à l’installation, à la sculpture et à l’œuvre graphique. Elle permet de saisir toute la richesse du parcours inclassable de Gérard Garouste, « l’intranquille », dont la vie sous le signe de l’étude mais aussi de la folie, et l’œuvre énigmatique, se nourrissent l’une l’autre en un dialogue saisissant.
https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/1c7rCxA
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