GALERIE ANGALIA Exposition Collective "LES HÉRITIERS" 11.10-20.12.2025 - Communiqué de Presse
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Amani Bodo, Héritage Bodo (2022) Acrylique sur toile135 x 125 cm. © A. Bodo Crédit photo : PCP Photographie |
L’héritage artistique, entre filiation et recherche d’autonomie
Les fils ou filles d’artistes reconnus grandissent dans un milieu artistique vivant : ils entrent dans l’atelier familial, ils y jouent parfois un rôle d’assistant informel ; ils sont témoins de la visite d’autres artistes,
de collectionneurs, de critiques d’art ; ils participent à des vernissages, etc.
Lorsqu’eux-mêmes se destinent à une carrière artistique, ils sont forcément imprégnés, à un degré
ou à un autre, par toutes ces expériences.
Sur le plan purement artistique, l’atelier familial est un lieu de transmission.
Sur le plan purement artistique, l’atelier familial est un lieu de transmission.
Que celle-ci passe par l’observation, la formation reçue ou une expérience d’assistant ponctuel,
c’est un lieu où s’opère souvent l’acquisition d’un savoir-faire technique, d’un style ou bien,
a minima, d’une culture esthétique qui influencera les débuts du jeune artiste.
Puis viendra le moment du choix : s’inscrire dans la filiation artistique ou bien s’en démarquer
afin d’exister en tant qu’auteur à part entière. Beaucoup de fils ou filles d’artistes connaissent à un moment ou à un autre cette tension entre continuité et rupture, ou bien entre transmission et transformation.
afin d’exister en tant qu’auteur à part entière. Beaucoup de fils ou filles d’artistes connaissent à un moment ou à un autre cette tension entre continuité et rupture, ou bien entre transmission et transformation.
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| Pierre Bodo, L’enfer et le paradis (2011) Acrylique sur toile 97 x 130 cm © Bodo (ayant droits) Crédit photo : PCP Photographie |
La famille Wyeth, aux USA, offre un exemple de continuité artistique sur plusieurs générations :
le grand-père, N.C. Wyeth, était illustrateur ; son fils Andrew est un célèbre peintre réaliste du XXe siècle ; et son petit-fils Jamie perpétue aujourd’hui encore le réalisme figuratif familial.
Le fait de porter le même patronyme qu’un artiste célèbre n’est pas toujours un atout.
Certes, en endossant le nom du père ou de la mère, on peut gagner rapidement en visibilité et accéder
Le fait de porter le même patronyme qu’un artiste célèbre n’est pas toujours un atout.
Certes, en endossant le nom du père ou de la mère, on peut gagner rapidement en visibilité et accéder
a priori plus facilement aux personnes clés du monde de l’art. Mais l’on court aussi le risque d’être perçu comme opportuniste, surtout si l’on s’est approprié le style artistique du parent.
C’est pourquoi on retrouve dans le choix du nom d’artiste le même type de dilemme que celui évoqué
plus haut, entre le souhait d’affirmer une filiation et le besoin d’exister par la seule force de son talent.![]() |
| Moke, La photo de famille (1983) Huile sur toile 86 x 89 cm © Moke (ayant droits) |
Les héritiers ont-ils vraiment le choix ?
L’apprentissage des jeunes artistes en question est parfois à ce point imprégné de l’univers
et des techniques de leur père ou mère qu’ils s’inscrivent entièrement et délibérément dans la continuité. C’est le cas de Moke fils, qui a tout appris dans l’atelier de son célèbre père, Monsengwo Kejwamfi,
dit Moke.
N’étant pas passé par une école d’art, il n’a appris qu’une seule technique.
N’étant pas passé par une école d’art, il n’a appris qu’une seule technique.
Et comme son style et son propos artistiques sont clairement hérités de son père, il était pour lui hors
de question de ne pas endosser son nom d’artiste. L’exposition présente deux de ses tableaux - dont un émouvant Moke fils peint Moke père - qui encadrent un très beau tableau ancien du père (1983).
Dans la famille du dessinateur Raymond Tsham, deux enfants sur trois se destinent au métier d’artiste. Cécilia est en deuxième année à l’Académie des Beaux-arts tandis que son cadet Hilaire, 18 ans,
Dans la famille du dessinateur Raymond Tsham, deux enfants sur trois se destinent au métier d’artiste. Cécilia est en deuxième année à l’Académie des Beaux-arts tandis que son cadet Hilaire, 18 ans,
s’apprête à y entrer. Tous deux ont appris à dessiner comme leur père, c’est-à-dire avec un stylo
à bille, et leur production de jeunesse est inspirée de son univers tout en s’en démarquant.
Hilaire a une prédilection marquée pour le monde des mangas.
L’exposition présente deux de ses dessins, placés sous l’imposant patronage de l’une des œuvres
emblématiques du père, La rencontre des cultures (2018), le tableau qui a ouvert la voie à son évolution récente par laquelle il confronte les arts premiers à des œuvres emblématiques occidentales,
emblématiques du père, La rencontre des cultures (2018), le tableau qui a ouvert la voie à son évolution récente par laquelle il confronte les arts premiers à des œuvres emblématiques occidentales,
en l’occurrence ici le balloon dog de Jeff Koons.
Les frères Bodo, entre appropriation et diversification Pierre Bodo, figure emblématique de la peinture populaire congolaise, a vu également deux de ses enfants embrasser la carrière artistique.
Bodo Bodo M’Pambu dit Bodo fils s’inscrit totalement dans l’héritage artistique paternel, dominé
par un surréalisme haut en couleur, avec un florilège de créatures imaginaires, le plus souvent sapées
à la congolaise.
Le travail d’Amani Bodo, le cadet de la fratrie, s’en distingue par le trait ainsi que par le contenu.
Il est plus narratif. Il combine des messages sociaux et une réflexion sur la place de l’Afrique et du Congo dans le monde. L’influence du père est visible dans son travail, mais il s’est efforcé assez tôt de rechercher sa propre voie. Son tableau Héritage Bodo le représente devant l’une des créatures qui peuplaient les tableaux de son père.
Un cas très différent enfin avec une famille de photographes sur trois générations : après Etienne Nkazi (1894-1964), qui n’a laissé hélas aucune photo à la postérité, c’est son neveu, Gaston Diakota, qui a repris
le flambeau en 1967, avant que la fille de celui-ci, Gosette Lubondo, ne se lance à son tour en 2016.
Si Gosette revendique avec fierté la filiation avec son père, c’est seulement en ce qu’il l’a initiée à la photographie, car son travail est totalement différent. Gaston Diakota a fait une carrière de photographe
Gaston Diakota et Gosette Lubondo, le medium pour tout héritage
Un cas très différent enfin avec une famille de photographes sur trois générations : après Etienne Nkazi (1894-1964), qui n’a laissé hélas aucune photo à la postérité, c’est son neveu, Gaston Diakota, qui a repris
le flambeau en 1967, avant que la fille de celui-ci, Gosette Lubondo, ne se lance à son tour en 2016.
Si Gosette revendique avec fierté la filiation avec son père, c’est seulement en ce qu’il l’a initiée à la photographie, car son travail est totalement différent. Gaston Diakota a fait une carrière de photographe
de studio et de terrain, pour qui le portrait était un travail de commande, tandis que Gosette est une
artiste qui utilise la photographie. Avec ses séries emblématiques Imaginary Trip, elle a choisi de rendre compte du passé, de témoigner pour les aïeux et de fixer la trace de leur passage.
artiste qui utilise la photographie. Avec ses séries emblématiques Imaginary Trip, elle a choisi de rendre compte du passé, de témoigner pour les aïeux et de fixer la trace de leur passage.
Elle explore donc la notion d’héritage. Naturellement il est tentant d’analyser ses choix artistiques à l’aune de son histoire familiale. Mais ce n’est peut-être pas aussi simple.
Qui saurait mesurer en vérité la part véritablement personnelle dans la trajectoire d’un « héritier » ?
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Ouvert du mardi au samedi
07 81 72 30 62 galerie-angalia.com
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