Exposition Rosario d’Espinay Saint-Luc "TRAVERSEE … de l’Amérique du Sud à la Terre de Giono"
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Rosario d’Espinay Saint-Luc LA FORÊT IMMERGEE Acrylique et encre sur toile 97x 190 cm Forêt équatoriale - Cameroun |
"TRAVERSEE … de l’Amérique du Sud à la Terre de Giono"
Une géographie intérieure, entre mémoire, lumière et matière
L’œuvre de Rosario d’Espinay Saint-Luc s’inscrit dans un espace mouvant, à la fois géographique
En contrepoint, son œuvre « Amazonia » explose dans une autre dynamique : celle du feu,
L’œuvre de Rosario d’Espinay Saint-Luc s’inscrit dans un espace mouvant, à la fois géographique
et intérieur. Cette exposition est un récit de passage : celui d’une femme, d’une artiste, qui traverse
les territoires, les douleurs, les matières, pour reconquérir la lumière.
De la Colombie natale, parfois violente, à la Provence de Jean Giono, de la forêt amazonienne
et des Andes aux villages de Haute-Provence, l’artiste explore le lien profond qui existe entre
les paysages du monde et ceux de l’âme.
Trente œuvres jalonnent ce parcours initiatique présenté dans les salles du Château d’Oraison.
Elles sont issues de plus de vingt-cinq ans de création, le plus souvent en pleine nature, marquée par l’exil, les voyages, et une quête constante de vérité picturale.
Trente œuvres jalonnent ce parcours initiatique présenté dans les salles du Château d’Oraison.
Elles sont issues de plus de vingt-cinq ans de création, le plus souvent en pleine nature, marquée par l’exil, les voyages, et une quête constante de vérité picturale.
Rosario peint la traversée comme on franchit la nuit, comme on remonte du silence vers la parole,
comme on se relève de la perte pour renaître à soi-même.
Dans ses traversées picturales l’artiste mobilise les énergies fondamentales des cinq éléments :
Dans ses traversées picturales l’artiste mobilise les énergies fondamentales des cinq éléments :
la terre, l’eau, le feu, l’air et l’Ether comme quintessence, souffle subtil et lien entre l'univers, la nature,
et notre intériorité.
Chaque œuvre devient ainsi un espace de résonance où ces forces élémentaires s’entrelacent,
se répondent et participent à la dynamique sensible de la création.
Dans la série « Abyssal », l’artiste fait appel à la technique des maîtres du Quattrocento :
Dans la série « Abyssal », l’artiste fait appel à la technique des maîtres du Quattrocento :
par couches successives de glacis, elle peint littéralement du fond vers la lumière.
Chaque strate pigmentaire, translucide, capte la vibration du dessous et fait affleurer la clarté
depuis l’obscur.
Cette technique, exigeante et lente, accompagne une méditation picturale sur la résilience et la remontée vers l’espoir. La profondeur n’y est jamais opaque, mais vivante, habitée par une tension vers le jour.
En contrepoint, son œuvre « Amazonia » explose dans une autre dynamique : celle du feu,
de la chair, des éléments en fusion. Ici, l’artiste retrouve les couleurs de son enfance sud- américaine,
et cherche la lumière, non plus dans la transparence, mais dans la densité vibrante des rouges.
Vaporeux, organiques, mouvants, ces rouges s’affrontent et s’épousent dans des contrastes intenses
qui traduisent la pulsation de la forêt, la violence de la mémoire, la vitalité du vivant.
Il y a dans ces œuvres une danse primordiale, une lutte amoureuse entre l’ombre et la lumière.
La Provence, terre d’accueil, devient alors l’atelier d’un apaisement possible.
La Provence, terre d’accueil, devient alors l’atelier d’un apaisement possible.
Comme Jean Giono, Rosario d’Espinay Saint-Luc y perçoit une promesse de paix, une alliance entre
la nature et l’âme, une manière d’habiter le monde malgré l’exil.
En 2024, elle reçoit le prix « La Targa Jean Giono »,
décerné pour la première fois à une artiste plasticienne : une reconnaissance forte de cette œuvre
qui relie les continents, les douleurs et les élans dans une même respiration plastique.
Avec « Traversée » de l’Amérique du Sud à la Terre de Giono, l’artiste nous convie à marcher
avec elle dans ce parcours de lumière. Une invitation à plonger, à remonter, à regarder -non
seulement la toile- mais ce qu’elle réveille en nous de l’intime, du fragile, et de la beauté du monde.
Raphaël Bouyne
Avec « Traversée » de l’Amérique du Sud à la Terre de Giono, l’artiste nous convie à marcher
avec elle dans ce parcours de lumière. Une invitation à plonger, à remonter, à regarder -non
seulement la toile- mais ce qu’elle réveille en nous de l’intime, du fragile, et de la beauté du monde.
Raphaël Bouyne
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