Vase de Sèvres, 2000 Rodez, Musée Soulages
Vase de Sèvres, 2000 Rodez, Musée Soulages © Photo Pocquet Gérard https://ainsiparlaitlart.blogspot.com/ |
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Conception et réalisation
Soulages a conçu la forme et suivi de très près sa réalisation, comme il le fait toujours. Le vase est recouvert de deux couches d’email choisies par l’artiste, la première d’un gris léger en dégradé et la seconde faite d’un noir de petit feu d’effet semi mat. Toutes les stries sont mesurées puis tournassées après ajustage à l’atelier de grand coulage. Les filets noirs sont ensuite posés par le fileur-doreur. Ces entailles et ces sillons, de profondeur inégale, font jouer la lumière dans la matière. L’ouverture est découpée à l’aide d’une meule diamantée, puis chanfreinée à l’intérieur. Celle-ci permet de voir la dorure (400 gr d’or pur 24 carats). Cet élément rattache l’œuvre aux peintures de la première manière de l’artiste où la lumière émergeait des profondeurs de la toile.
Le vase a été réalisé à l’atelier de grand coulage. Il est composé d’un corps, d’un pied et d’un couvercle ; chaque partie du vase est cuite à 1280°C. Ce vase a reçu le prix du plus bel objet du Pavillon des arts du Design, à Paris en avril 2009.
Bernard Bachelier, collectionneur et spécialiste de la céramique contemporaine
Les Japonais y voient une allusion au mythe de la déesse du Soleil, Amaterasu, qui est la protectrice qui figure sur le drapeau nippon sous la même forme.
Bien que la série soit aujourd’hui épuisée, un exemplaire est conservé au Musée de Sèvres. Pour le lancement de Japonismes 2018, ce vase exceptionnel est actuellement en exposition au Musée du quai Branly – Jacques Chirac jusqu’au 3 septembre, prêté par le palais de l’Élysée.
Soulages, un artiste reconnu mondialement
Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez dans l’Aveyron, est l’une des figures majeures de l’abstraction. Il est également un grand maître de « l’Outrenoir« fondé sur la réflexion de la lumière sur la surface du noir, seule couleur qui n’existe jamais dans l’absolu.
Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez dans l’Aveyron, est l’une des figures majeures de l’abstraction. Il est également un grand maître de « l’Outrenoir« fondé sur la réflexion de la lumière sur la surface du noir, seule couleur qui n’existe jamais dans l’absolu.
Soulages a réalisé, entre autres, 1 550 toiles et 104 vitraux pour l’Abbaye de Conques, dont la reconnaissance est aujourd’hui internationale. Ses œuvres sont achetées par des musées prestigieux dans le monde et au Japon, pays des arts monochromes avec sa calligraphie et sa peinture à l’encre sumi-e, qui apprécie particulièrement son univers d’obscure clarté. Se concentrer sur le noir lui permet de révéler des nuances infinies de luminosité dans le relief de la peinture. L’artiste déclare: « Je ne représente pas, je présente ».
Sans prédéfinir la finalité de ses créations, elles s’élaborent dans un mouvement perpétuel et dynamique avec des interactions entre l’artiste et l’œuvre. On peut constater dans son approche, l’importance de poser avec justesse un acte pour chaque moment de l’évolution de l’œuvre.
Un prix impérial
Après avoir obtenu le Grand prix de peinture de Paris, le Prix Rembrandt et le Grand prix national de peinture, Soulages a reçu en 1992 de la famille impériale du Japon et au nom de la Nihon Bijutsu Kyôkai (Association japonaise des beaux-arts) un Praemium impérial en hommage au Prince Takamatsu dans la catégorie peinture.
Ce prix récompense des contributions remarquables pour la promotion des arts et se veut l’équivalant du prix Nobel dans les cinq domaines que sont la peinture, la sculpture, l’architecture, la musique et le théâtre et/ou le cinéma.
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