Les TROIS MOUSQUETAIRES « D’ARTAGNAN » un film de Martin Bourboulon.

 


 Les TROIS MOUSQUETAIRES « D’ARTAGNAN » un film de Martin Bourboulon.

 

Les TROIS MOUSQUETAIRES « D’ARTAGNAN » un film de Martin Bourboulon, œuvre littéraire d’ Alexandre Dumas.

Et, pourtant tout y est dans ce film. Huit mois de tournage en France, 200 personnes à gérer chaque jour. Dans la quête d’inspiration de l’écriture d’une fiction historique littéraire et scénarisée, Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte a cherché un langage en lisant Rostand. Lu la correspondance de Richelieu et du Roi Louis XIII fils d’ Henri IV assassiné, regardé Cyrano de Bergerac (une merveille de Gérard Depardieu) et Indiana Jones. Ceci, dans l’objectif d’une oralité fidèle à l’esprit de la langue écrite d’ Alexandre Dumas. La langue et les dialogues de Dumas sont une langue soutenue. Cette langue est une arme.  « Qu’est-ce qu’on parlait bien autrefois » dixit Eva Green. Une trouvaille, dès les premières images d’action, la conception d’avoir enterré  vivant d’Artagnan. Cela donne le ton à la narration d’inscrire certains personnages dans une certaine idée de résurrection, de se régénérer par l’idée de mort de leur vivant. « Des idées de liberté malignes des scénaristes » que souligne François Civil dans le rôlede d’Artagnan.
1er chapitre, d’Artagnan de Gascogne, 18 ans, sans le sous, un film d’aventures, de capes et d’épées, qui rassemble un Casting 5 étoiles au service du sens de l’honneur et de l’amour, de la fraternité qui défie la mort. Sans oublier la trahison qui est à l’honneur avec Milady de Winter (Eva Green, grande capacité de composition selon V. Cassel)), ange de la mort, guerrière, héroïne moderne, libre indépendante,  qui sera sûrement majestueuse dans le second chapitre. La présence, la séduction, l’envoutement d’Éva Green marginalise tout ce qui l’entoure. Vincent Cassel en Athos se comporte en vieux loup, son expérience primera sur sa performance selon ses dires. Romain Dury (Artémis) en dandy. Pio Marmaï, une énergie dingue et épicurien, a pris dix kilos pour le rôle de Porthos. À remarquer le rôle de composition du Roi Louis XIII de Louis Garrel avec son joli phrasé légèrement teinté de bégaiement avec l’envolée : « Un roi n’a pas de pied pour marcher à l’envers ». Vicky Krieps, intuitive et pleine de sang-froid en Anne d’ Autriche. Le rôle est composé en femme moderne qui peut aimer plusieurs personnes à la fois, son mari Louis XIII et le Duc de Buckingham. Son attention s’est porté sur le langage corporel à la cour. Lyna Khoudri (Constance Bonacieux suivante de la reine) prend la lumière, qu’en sera-t-il dans le deuxième volet «  Milady ».Éric Ruf en Richelieu, scénographe, a donné corps à son personnage en pensant à L’Homme qui marche, la sculpture de Giacometti. Photographies, décors réels en France, costumes et maquillages sont au Top. Certaines batailles sont confuses par le jeu des mouvements de caméra. Mais, la réalisation marque bien la fin et le passage de l’arme blanche aux armes à feu. Comme dans un western Pio Marmaï porte deux pistolets. Malgré toutes ces introspections, le film me laisse sur ma faim. Trop de promo, de teaser, comme pour Astérix de Guillaume Canet, tue le film. Surtout, si celui-ci lors de sa diffusion ne répond pas aux attentes fantasmées des spectateurs par ces opérations de communication de consommation des années 70. Les Trois mousquetaires sont quatre maintenant! La faiblesse du film se porterait-elle sur le manque de complicité entre eux, par exemple, la première scène dans les bois ou ils se retrouvent pour un duel avec d'Artagnan. Dans cette scène nous savons qu'ils sont ensemble par avance, mais il n'y a aucun dialogue de connivence, de camaraderie, de potes quoi, d'histoires vécues ensemble, de soirées à s' enivrer et à refaire les batailles et le monde. Sûrement, la froideur d'une fraternité d'aujourd'hui est en filigrane dans l'écriture et la réalisation. Vu et à voir pour le deuxième chapitre avec des réserves sur le premier opus.

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